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Doit-on toujours rechercher le silence dans nos urbanismes pour garantir le vivre-ensemble ?


Doit-on toujours rechercher le silence dans nos urbanismes pour garantir le vivre-ensemble ?

Face au défi climatique d’ampleur, les villes opèrent une refonte nécessaire de leurs urbanismes. Nous assistons à une redéfinition des modes de transports, des performances thermiques du bâti et de l’affectation des zones d’activités humaines. Dans le même temps, nous nous orientons vers un verdissement de nos urbanismes. Ces changements de paradigme urbain s’accompagnent de facto d’une réduction des niveaux de bruits observés dans nos villes. Mais cette recherche active du silence est-elle véritablement synonyme d’un meilleur vivre-ensemble ?

La recherche du silence est directement liée au contexte d’urbanisation de l’après-guerre

Aujourd’hui, l’acoustique en urbanisme s’intéresse principalement à la réduction des niveaux de bruits observés. En effet, la nuisance est caractérisée lorsqu’un niveau de bruit dépasse un certain seuil. Sur la base de mesures, l’acousticien dimensionne alors des protections contre ces nuisances. Cette définition de la nuisance est directement héritée du contexte de développement urbain amorcé à partir de la seconde moitié du XXème siècle. Nos urbanismes ont alors été grandement modelés par l’avènement du transport individuel causant des niveaux de pollutions tant atmosphérique que sonore conséquents et dangereux pour la santé. À partir des années 1970, face à l’urgence de nombreux signaux d’alertes, différents plans ont défini des seuils de nuisances maximales afin d’apporter des solutions de réduction de ces dernières. Aujourd’hui, alors que les points de tensions ont presque tous disparus et que le contexte évolue fortement vers un verdissement de nos urbanismes, cet unique critère reste. Pourtant est-il toujours aussi pertinent pour s’orienter vers un urbanisme sans nuisance ?

Qu’est-ce qu’une nuisance ?

Pour répondre à cette question il convient de revenir à la définition même de la nuisance sonore. Certes une nuisance est caractérisée lorsqu’elle dépasse un certain seuil absolu, mais elle peut également être caractérisée lorsqu’elle émerge par rapport à un paysage sonore donné. La définition d’une nuisance sonore ne serait donc pas seulement absolue, mais également relative. En outre, un événement sonore est perçu comme nuisant à partir du moment où il modifie notre comportement. Un niveau sonore trop fort peut nous empêcher de parler ou dormir, et dans un environnement silencieux tout signal sonore signifiant nous perturbe. Prenons comme exemple une conversation normale entre deux personnes à laquelle vous ne participez pas. Si vous êtes assis à la terrasse d’un café, vous ne prêterez probablement aucune attention à cette conversation car elle se fond dans le paysage sonore dans lequel vous êtes. Pourtant ce même niveau sonore de conversation vous sera très probablement désagréable si elle se tient devant votre fenêtre le soir alors que vous souhaitez dormir. En effet, en raison du silence dans lequel vous serez plongé, vous parviendrez à identifier très distinctement la source de ce bruit.

Ce phénomène s’explique par le fait que l’ouïe ainsi que la vue fonctionnent sur la base d’un analyseur de fréquences. En permanence et de façon réflexe, la vue et l’ouïe perçoivent les couleurs, qu’elles soient visuelles ou sonores. Or c’est cette identification reflexe qui produit la nuisance. Dans notre premier cas, le bruit émis par la conversation étant couvert par la rumeur de la ville, notre cerveau n’est donc pas parvenu à l’identifier, alors que dans notre second cas, le silence a favorisé l’identification de la source conduisant à une nuisance. La rumeur de la ville étant produite par une mixité de sources entre bruits des transports et bruits des activités humaines, elle n’a pas de connotation signifiante pour notre cerveau et ne conduit donc pas au phénomène d’identification cité plus haut.

Le critère du silence est insuffisant pour bâtir la ville de demain

Avec l’arrivée des mobilités douces et le verdissement de nos villes un premier écueil serait de penser que la réduction du bruit liée aux transports conduira nécessairement à améliorer le confort des occupants de la ville. Pourtant, le bruit des voies de transports, quand il est maîtrisé, participe à l’émergence d’une rumeur de la ville. Or, cette rumeur non signifiante permet surtout de masquer certains bruits identifiables comme les bruits de voisinage et les bruits des activités humaines les plus proches (bars, cafés, restaurants, commerces, cinémas, etc.). Il s’agirait donc, plutôt que de rechercher le silence, de trouver des points d’équilibre entre les bruits des transports et ceux liés aux activités humaines souvent variables au cours de la journée, afin de garantir un meilleur vivre ensemble.

Néanmoins, la recherche d’un paysage sonore équilibré en l’état futur d’achèvement est complexe. En effet, il faut être en capacité de prévoir les niveaux de bruits émis par les différentes sources : condition indispensable pour une recherche efficiente de l’équilibre et ainsi prévoir le dimensionnement de protections contre les nuisances en fonction des besoins. Or, les activités humaines sont souvent complexes à prévoir car leurs niveaux d’émissions sonores varient en fonction des horaires et de leurs natures.

Notre solution pour un paysage sonore équilibré vecteur d’un meilleur vivre ensemble

Conscient du tournant pris par le secteur en faveur d’un travail en BIM, Planète Acoustique a développé le BIM acoustique environnemental – BIMAE. Basée sur une modélisation 4D cette méthode permet de simuler les ambiances sonores heure par heure d’un paysage en l’état futur d’achèvement. Grâce à cette méthode innovante, nous garantissons une étude conjointe des fonctions internes et externes des projets et la visualisation 3D de la propagation sonore en pied, en façade et autour d’un bâtiment. De plus, la modélisation du bâti via un système de maillage est adaptable à l’échelle des projets. Le BIMAE modélise avec une grande précision des quartiers jusqu’aux détails de façades (modénatures, loggias, balcons, etc.).
Ce BIM acoustique Environnemental est le socle a toute étude permettant une maîtrise de l’équilibre acoustique entre bruits des activités humaines et nuisances liées aux transports en proposant des solutions ciblées et intégrées en fonction des usages des futurs projets.

 

 

 

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